dimanche 16 juin 2013

Tantalus Eldar Noir -Préparation d'un kit Forgeworld


Le Tantalus est pour sur un super modèle développé par ForgeWorld. Cependant, à l’ouverture de la boite, on peut se rendre à l’évidence : ce kit n’est pas si facile à assembler. D’où l’idée de faire un article : Comment préparer un « gros » modèle FW.





1- Vérification du kit.

          Première chose à faire dès réception du colis, vérifier si c’est complet et vérifier l’intégrité de la marchandise. Qu’on se le dise, le tirage résine n’est pas ce qui se fait de plus qualitatif en matière de gros éléments, encore moins quand c’est fin et plat. TOUT modèle de FW va OBLIGATOIREMENT nécessiter des retouches. C’est pour cela qu’on dit qu’il s’agit de figurines pour modéliste confirmé. On peut tout réparer ou presque : rajout de bout manquant, limer l’excédent, ajuster les éléments entre eux, etc. Ya un truc par contre où il faut être vigilant, c’est les problèmes de plan de joint. C'est-à-dire qu’un moule bi-face laisse obligatoirement une trace dans le plan de la figurine. Mais il arrive parfois qu’aucours du processus de casting, les deux plans soient légèrement (ou grandement) disjoints. Là, c’est la merde, car parfois c’est irrattrapable. Et ca était le cas pour ce kit.


Comme j’ai l’habitude, je l’ai vu tout de suite. Comme c’était horriblement flagrant, tout le monde l’aurait vu.

Là, pas d’hésitation : photos, marquages sur Photoshop, et demande de changement de la pièce auprès du fournisseur. Ils ne posent aucun problème. Avec photos à l’appui, ils envoient immédiatement la pièce. Attention, ne pas jeter le sachet principal où figure le code produit et surtout le batch code (numéro de lot), qui va pouvoir permettre aux techniciens de savoir quand et où ca a merdé.

Voici donc la pièce de remplacement, qui à l’air mieux. (Je ne l’ai pas vu en vrai car envoyé par erreur chez ma mère en France, mais bon…)


Maintenant que je sais que je peux me servir de tout, on peut commencer.

2- Dégraissage

            Lors du casting résine, un lubrifiant de démoulage est utilisé. Evidement, la surface de la pièce en contient. Il faut donc nettoyer tout ca. Rien de compliqué, une bassine, de l’eau froide, du produit vaisselle, on fait mousser et on attend. (6h et 24h suffisent, aucune conséquence si plus longtemps)


Ensuite, armé d’une brosse à dent, on fait la vaisselle et on rince bien à l’eau claire et froide.


On dispose soigneusement les éléments sur une serviette pour le séchage. J’ai choisi une bleu marine car on voit bien les éléments, surtout les petits. Eviter le blanc, vous perdrez des trucs.

Ensuite, c’est selon le modéliste. En ce qui me concerne, je procède toujours de la même façon (déformation professionnelle) : je prépare chaque élément de façon impeccable, avant d’assembler quoi que ce soit. Quand chaque élément sera bien propre, bien net, je les ajusterai entre eux puis j’assemblerai. Il est bien de penser dès à présent à ce qui sera assemblé avant peinture et après peinture.

Le Manuel de Montage


3- Préparation des éléments

Cette étape est la plus importante et la plus longue du montage. Il s’agit de corriger tous les défauts du casting en vue de l’assemblage du modèle.

3.1 Identifier les problèmes

J’ai volontairement séparé les pièces en deux catégories : les gros éléments fondamentaux et les petits éléments / détails.


Voici la liste des différents défauts quasi obligés sur ce genre de pièces :
-Rebarbes : c’est la résine qui s’est insinuée entre les 2 plans du moule, dans les évents (sensés éviter les bulles à l’extrémité du modèle), dans les tiges de coulées ou d’injections (par là où la résine arrive).
-Bulles : y’en a toujours, il faudra les boucher.

- Aplomb : ou asymétrie entre éléments droite/gauche.

-Eléments tordus, voilés, twistés : le traitement thermique est la meilleure solution.



-Surfaces granuleuses ou rayées:


Maintenant encore, ca dépend du modéliste, mais en ce qui me concerne je répare les éléments dans l’ordre suivant : je remets droit, d’aplomb, puis j’ébarbe, coupe les jets, lime les angles enfin, je traite la surface, avec du papier émeri 800 et 1500. Ne pas prendre un émeri trop dur, car la résine marque très facilement. De plus, j’ai choisi de peindre à l’aérographe, donc les très fines couches ne masqueront pas les rayures et autres irrégularités de surface.


3.2 Réparations et corrections

3.2.1 Eléments tordus, twistés ou voilés.

Le cas le plus flagrant est ici celui des 2 Scythevanes. Elles sont très plates et très fines, dont fatalement, elles se soumettent facilement à une torsion. Lors du séchage hors moule, elles ne resteront jamais droites. Comme elles sont planes, il suffit de leur appliquer un traitement thermique, via un sèche cheveux, et de contraindre leur forme définitive lors du refroidissement, bien callé sous un dictionnaire par exemple. « Ca y est Maman, j’ai enfin utilisé le dico d’anglais !!! » ;)



Le modèle était assez twisté. Un coup de sèche cheveux de 2-3 min. En fait, je teste en pliant pour voir comment réagit la résine. Elle doit céder sous son poids si on l’attrape à l’extrémité. Ne pas chauffer trop fort, trop près. Chauffer en bougeant le sèche cheveux lentement et en geste fluide. Inutile de sucrer les fraises, Papi le fait tout seul !

Je laisse 5 min sous le dico et ca ressort « assez plat ». Répéter l’opération si nécessaire, parfois l’extrémité pointue est récalcitrante, on peut donc agir uniquement sur elle.

Attention aux pièces non planes. Car sous un dico, si un détail non coplanaire existe, il va gêner et influencer la modification de forme. Comme une gomme sous une feuille de papier.

Exemple avec le Rudder ou gouvernail. Il possède une boule. Donc je procède de même que précédemment mais avec des calles, ici en carte téléphonique.

Autre cas, Right and Left Hull, les lames latérales du véhicule. Elles sortent légèrement voilées du moule, et pas dans le même sens bien sur.

Ici, le traitement thermique se fait en étapes. On chauffe un endroit, on maintient en place à la main, ensuite on réchauffe ailleurs, on maintient en place, etc., jusqu’à que la pièce soit comme on veut.



Plus dur encore, les gros bouts. Ici, le corps du vaisseau possède 2 éléments symétriques. Il faut donc les mettre d’aplomb. Idem que précédemment, on remet droite et gauche, face à face. Il suffira de poser la pièce à plat pour se rendre compte si c’est bancal ou si les 4 pieds touchent bien le sol.


Autre cas, avec le Mast Support, là je le détwisterai avant collage. Il refroidira en position, la position ne pourra être que bonne, car il n’aura pas le choix.


3.2.2 Ebarbage

Maintenant que nos éléments ne sont plus tordus, on va pouvoir les nettoyer de leur rebarbes, tiges de coulée, etc.

Le matos :

-Porte scie ou bocfil : indispensable petite scie qui permet de couper net, d’aller partout sans dégrader ce que l’on ne veut pas toucher.

-Limes : plus le modèle est gros, plus il faut prendre une grosse lime. J’ai sorti les batardes sans hésiter. Si on veut avoir des surfaces nettes et plates, éviter les limes aiguilles, plus adaptées à l’échelle des figurines. 2 modèles essentiellement : la batarde (lime plate, grain 0), et la feuille de sauge (lime bombée des deux cotes, cambres différents, grain 2).

Pour les éléments plus petits, j’utilise une lime plate, une feuille de sauge, une queue de rat (lime de section ronde décroissante, pour les zones circulaires, en eldars noirs ca sert bien !), et une lime carré, pour les détails en angle droit assez difficile d’accès, ici ya a pas trop.

L’idéal, même si ca parait évidant, c’est d’acheter de la bonne came. Du suisse. Ca se trouve sur le net, eBay, etc.… Je bossais avant avec des limes en set de 10 comme on trouve à Casto, mais le grain est pas terrible, c’est très dur de faire un truc propre, surtout avec le plastique.

-Papier émeri : j’utilise que 2 grains, le 800 et le 1500. Parfois du 400, quand faut que ca dégomme.



Pour certaines étapes, comme la découpe au bocfil, je m’aménage une cheville. C’est une sorte de calle en bois qui dépasse du bord de la table. Ca permet un bon mouvement haut-bas lors du sciage. Avec l’habitude, ca devient un vrai confort pour le reste aussi (limer, percer, poncer)


Le bocfil, avec ses scies démontables (car ca casse très facilement) permet de découper dans une forme fermée, et ca, c’est trèèèèèèèèèès pratique. Ca permet aussi de découper en zigzag, comme pour contourner un détail lorsque l’on fait des conversions. Et avec ca, le fait que la pièce soit en étain-plomb n’est plus un problème.

Sur la photo 41, j’ai scié le jet de coulée. J’utilise ensuite, photo 42, une grosse lime plate. Ainsi je suis sur que ce sera plat, car je touche partout en un coup. Avec une lime aiguille, je risque de faire des vaguelettes.

Il arrive aussi que certaines rebarbes soient dans des endroits visibles mais difficile d’accès. Ici, la forme concave ne permet pas trop l’usage d’une lime. L’émeri seul peut suffire.


Voila maintenant un petit outil bien sympathique : la mouche. Il s’agit d’une tige de fraise boule usagée, avec de la toile émeri enroulée autour. En fait, on roule la toile le plus serré possible, et on vient piquer au centre avec la tige. Ensuite une couche de cyano sur la tranche interne, et hop. On va donc faire tourner tout ca sur le Dremel. Attention à avoir enroulé dans le sens de rotation du Dremel. Quand le papier est mort, on déchire sur un tour complet, et c’est reparti.







Attention, ca dépote ! Sur des surfaces concaves c’est idéal. Sur du plat et du convexe, il faut avoir la
main légère.

Un exemple appliqué à la pièce de faux latérale du véhicule.



On notera que le bout d’une des deux faux est cassée. C’est arrivé tel quel. Il est parfois difficile de faire un rajout en pointe, car même bien fait, le petit bout peut toujours se décrocher. Donc, je reperce le bout, et colle une tige à l’intérieur qui servira de support.

Je place donc une boule de pate, ici Magic Sculpt, le milliput peux aussi faire l’affaire, et lorsque elle est sèche, je la lime doucement pour refaire la pointe. Si je sens qu’elle se décroche, je lui mets un coup de cyano, et je relime quand c’est sec.


Une fois que tous mes éléments sont bien rattrappés, bien propres, je les passe à l’alcool. C'est-à-dire qu’avec une brosse à dents je vais nettoyer la surface pour enlever toute la poudre de résine limée qui s’est glissée dans les détails et rainures.

Ensuite, je fais un pré-montage à la patafix pour voir ce que ca donne.


Je sais donc comment positionner tel ou tel élément, je vois aussi les trous qu’il faudra combler. Je vois aussi que les grilles vont m’empêcher de peindre le bloc moteur si je fixe dès maintenant tous les éléments pré montés.


J’ai donc sous couché le bloc moteur et les grilles. J’ai peint le moteur et refermé le tout. Puis, j’ai placé du scotch repositionnable pour pouvoir sous coucher  et peintre le reste sans endommager le moteur en dessous. Je retirerai les scotchs après la mise en couleur à l’aéro.


Ensuite, je colle mes gros éléments. Les surfaces de contact sont grandes, donc pas besoin de tiges, etc...

Je peux ensuite assembler pas mal d’éléments : les moteurs/fusées, le support de mat.

Je ne le colle que d’un coté car il est twisté. Une fois bien sec, je colle l’autre coté, et comme par magie, ca se met en place. Par contre il aura fallu ajuster les éléments, car le support est un poil plus large que son emplacement sur la coque.


Je fais mes raccords pour boucher les trous avec du Magic Sculpt. Faut pas hésiter à faire des raccords bien généreux, afin de ne pas avoir à en rajouter si après limage on s’aperçoit que ca suffisait pas.

Le poste de pilotage sera assembler après, car je ne serrai pas à l’aise pour limer les raccords si tout est monté d’un coup. Il va nécessiter un bon colmatage lui aussi

Il faut penser pendant le montage aux passages des outils futurs pour ne pas se retrouver dans l’impossibilité d’accéder à un endroit parce qu’on a placé trop d’éléments d’un coup.

A partir de maintenant, je choisi ce qui ne sera pas assemblé avant sous couche : les Scythevanes, les désintégrateurs, le poste de pilotage et son mat, la voile. Seuls la nacelle+gouvernail et les piques seront ajoutés avant sous couche.

Avant qu’il n’y ait trop d’éléments assemblés, il est temps de penser au soclage. Il va falloir faire voler ce véhicule à la fois antigrav et plutôt lourd. J’ai abandonné le socle volant transparent traditionnel fourni, pour une base XXL, celle du Trygon/Némésis/ volant. Comme il vole assez près du sol, la tige sera plutôt fine et courte. Mais vu le poids de l’engin, elle sera en métal.

 Je me suis donc fabriqué une tige en laiton, d’un diamètre généreux de 2.5mm, long de 10 cm, et muni d’un disque à sa base. Ce disque va pouvoir me permettre d’avoir une surface de contact confortable pour faire mon collage.

Dans un premier temps, où fixer la tige sur l’engin ? Certainement pas où les concepteurs on placer le pré-trou. Je veux au moins 1cm de profondeur, et à cet endroit je vais transpercer. Donc, je me décale vers l’arrière, où la coque est bien plus épaisse. Je marque ma tige en noir, pour vérifier ma profondeur de perçage. Je perce d’abord fin, droit, ensuite, j’allaise le trou avec des forets et fraises boules plus large. Je plante mon véhicule et je vérifie.


Ne pas oublier de mettre les Scythevanes en place pour vérifier la hauteur par rapport au sol.

Je compare ensuite ma hauteur réelle, et celle que je veux. Par déduction, je dois retirer 4cm de tige. Je coupe et je revérifie : cette fois c’est ok.


Maintenant, où placer la tige sur la base XXL ? Je fais une marque où ca me parait bien, je perce, et je colle ma tige à travers la base plastique.

Pour vérifier une dernière fois, je place d’autres véhicules de l’ost : ravageur, venom et reaver. Ca me parait maintenant un poil trop haut même si les Scythevanes ne sont qu’à 3 cm du sol !!!


Je recouperai la tige au dernier moment, après peinture, avec voile et tout le reste.

Ce tigeage/soclage va en plus rendre un grand service : ca va faire un support pour peindre très pratique car je déteste tenir et toucher une figurine avec mes doigts pendant la peinture. Pratique aussi pour l’aéro, pour le séchage.

Attention, ce modèle est très fragile de par son esthétique très acéré, et ses pointes très fines. Il ne supporte pas d’être posé sur le plan de travail, c’est pourquoi j’utilisais un godet à eau pour le poser avant d’avoir le socle. Cf. photo51

Les Scythevanes peuvent très bien être ajoutées après peinture. Idem pour la voile, les commandes, et évidemment les membres d’équipage.

Reste maintenant à fixer et colmater la nacelle.


Ensuite, j’émerise la pâte pour faire le joint avec la résine.


Enfin, je vérifie qu’on ne voit pas trop de ligne de collage entre les éléments. Pour cela, je sous couche la zone de la jonction.



Lorsque effectivement une ligne demeure, je fais un glaçage à la cyano, en débordant bien de par et d’autre de la ligne. J’émerise à nouveau, et je reteste à la peinture. Les ultimes ratés pourront être transformés en éraflures, et le tour sera joué.



Je peux maintenant fixer les piques. Si je les avais fixé avant, je n’aurais pas pu corriger correctement les problèmes de jonction, et j’aurais surement cassé quelques piques pendant l’opération.


Reste ensuite à préparer la voile. C’est le même travail et les mêmes étapes que les Scythevanes.

A ce niveau là, je considère la préparation terminée.

Les canons, les Scythevanes, la voile, le mat et le matériel du poste de pilotage seront peints à part, puis collés.

Il en est de même pour les éléments issus de la grappe plastique (pilotes, éléments de décors), absents sur les images.


A présent, on range les limes, et on sort les pinceaux !!!

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