Le Tantalus
est pour sur un super modèle développé par ForgeWorld. Cependant, à l’ouverture
de la boite, on peut se rendre à l’évidence : ce kit n’est pas si facile à
assembler. D’où l’idée de faire un article : Comment préparer un
« gros » modèle FW.
1- Vérification du kit.
Première
chose à faire dès réception du colis, vérifier si c’est complet et vérifier
l’intégrité de la marchandise. Qu’on se le dise, le tirage résine n’est pas ce
qui se fait de plus qualitatif en matière de gros éléments, encore moins quand
c’est fin et plat. TOUT modèle de FW va OBLIGATOIREMENT nécessiter des
retouches. C’est pour cela qu’on dit qu’il s’agit de figurines pour modéliste
confirmé. On peut tout réparer ou presque : rajout de bout manquant, limer
l’excédent, ajuster les éléments entre eux, etc. Ya un truc par contre où il
faut être vigilant, c’est les problèmes de plan de joint. C'est-à-dire qu’un
moule bi-face laisse obligatoirement une trace dans le plan de la figurine.
Mais il arrive parfois qu’aucours du processus de casting, les deux plans
soient légèrement (ou grandement) disjoints. Là, c’est la merde, car parfois
c’est irrattrapable. Et ca était le cas pour ce kit.
Comme j’ai l’habitude, je l’ai vu tout de suite. Comme
c’était horriblement flagrant, tout le monde l’aurait vu.
Là, pas d’hésitation : photos, marquages sur Photoshop,
et demande de changement de la pièce auprès du fournisseur. Ils ne posent aucun
problème. Avec photos à l’appui, ils envoient immédiatement la pièce.
Attention, ne pas jeter le sachet principal où figure le code produit et
surtout le batch code (numéro de lot), qui va pouvoir permettre aux techniciens
de savoir quand et où ca a merdé.
Voici donc la pièce de remplacement, qui à l’air mieux. (Je
ne l’ai pas vu en vrai car envoyé par erreur chez ma mère en France, mais bon…)
Maintenant que je sais que je peux me servir de tout, on
peut commencer.
2- Dégraissage
Ensuite, armé d’une brosse à dent, on fait la vaisselle et
on rince bien à l’eau claire et
froide.
On dispose soigneusement les éléments sur une serviette pour
le séchage. J’ai choisi une bleu marine car on voit bien les éléments, surtout
les petits. Eviter le blanc, vous perdrez des trucs.
Ensuite, c’est selon le modéliste. En ce qui me concerne, je
procède toujours de la même façon (déformation professionnelle) : je
prépare chaque élément de façon impeccable, avant d’assembler quoi que ce soit.
Quand chaque élément sera bien propre, bien net, je les ajusterai entre eux
puis j’assemblerai. Il est bien de penser dès à présent à ce qui sera assemblé
avant peinture et après peinture.
Le Manuel de Montage
3- Préparation des éléments
Cette étape est la plus importante et la plus longue du
montage. Il s’agit de corriger tous les défauts du casting en vue de l’assemblage
du modèle.
3.1 Identifier les
problèmes
J’ai volontairement séparé les pièces en deux
catégories : les gros éléments fondamentaux et les petits éléments /
détails.
Voici la liste des différents défauts quasi obligés sur ce
genre de pièces :
-Rebarbes : c’est la résine qui s’est insinuée entre
les 2 plans du moule, dans les évents (sensés éviter les bulles à l’extrémité
du modèle), dans les tiges de coulées ou d’injections (par là où la résine
arrive).
-Bulles : y’en a toujours, il faudra les boucher.
- Aplomb : ou asymétrie entre éléments droite/gauche.
- Aplomb : ou asymétrie entre éléments droite/gauche.
Maintenant encore, ca dépend du modéliste, mais en ce qui me
concerne je répare les éléments dans l’ordre suivant : je remets droit,
d’aplomb, puis j’ébarbe, coupe les jets, lime les angles enfin, je traite la
surface, avec du papier émeri 800 et 1500. Ne pas prendre un émeri trop dur,
car la résine marque très facilement. De plus, j’ai choisi de peindre à
l’aérographe, donc les très fines couches ne masqueront pas les rayures et
autres irrégularités de surface.
3.2 Réparations et
corrections
3.2.1 Eléments tordus, twistés ou voilés.
Le cas le plus flagrant est ici celui des 2 Scythevanes.
Elles sont très plates et très fines, dont fatalement, elles se soumettent
facilement à une torsion. Lors du séchage hors moule, elles ne resteront jamais
droites. Comme elles sont planes, il suffit de leur appliquer un traitement
thermique, via un sèche cheveux, et de contraindre leur forme définitive lors
du refroidissement, bien callé sous un dictionnaire par exemple. « Ca y est Maman, j’ai enfin utilisé le
dico d’anglais !!! » ;)
Le modèle était assez twisté. Un coup de sèche cheveux de
2-3 min. En fait, je teste en pliant pour voir comment réagit la résine. Elle
doit céder sous son poids si on l’attrape à l’extrémité. Ne pas chauffer trop
fort, trop près. Chauffer en bougeant le sèche cheveux lentement et en geste
fluide. Inutile de sucrer les fraises, Papi le fait tout seul !
Je laisse 5 min sous le dico et ca ressort « assez
plat ». Répéter l’opération si nécessaire, parfois l’extrémité pointue est
récalcitrante, on peut donc agir uniquement sur elle.
Attention aux pièces non planes. Car sous un dico, si un
détail non coplanaire existe, il va gêner et influencer la modification de
forme. Comme une gomme sous une feuille de papier.
Exemple avec le Rudder ou gouvernail. Il possède une boule.
Donc je procède de même que précédemment mais avec des calles, ici en carte téléphonique.
Autre cas, Right and Left Hull, les lames latérales du
véhicule. Elles sortent légèrement voilées du moule, et pas dans le même sens
bien sur.
Ici, le traitement thermique se fait en étapes. On chauffe
un endroit, on maintient en place à la main, ensuite on réchauffe ailleurs, on
maintient en place, etc., jusqu’à que la pièce soit comme on veut.
Autre cas, avec le Mast Support, là je le détwisterai avant
collage. Il refroidira en position, la position ne pourra être que bonne, car
il n’aura pas le choix.
3.2.2 Ebarbage
Maintenant que nos éléments ne sont plus tordus, on va
pouvoir les nettoyer de leur rebarbes, tiges de coulée, etc.
Le matos :
-Porte scie ou bocfil : indispensable petite scie qui
permet de couper net, d’aller partout sans dégrader ce que l’on ne veut pas
toucher.
-Limes : plus le modèle est gros, plus il faut prendre
une grosse lime. J’ai sorti les batardes sans hésiter. Si on veut avoir des
surfaces nettes et plates, éviter les limes aiguilles, plus adaptées à
l’échelle des figurines. 2 modèles essentiellement : la batarde (lime
plate, grain 0), et la feuille de sauge (lime bombée des deux cotes, cambres différents,
grain 2).
Pour les éléments plus petits, j’utilise une lime plate, une
feuille de sauge, une queue de rat (lime de section ronde décroissante, pour
les zones circulaires, en eldars noirs ca sert bien !), et une lime carré,
pour les détails en angle droit assez difficile d’accès, ici ya a pas trop.
L’idéal, même si ca parait évidant, c’est d’acheter de la
bonne came. Du suisse. Ca se trouve sur le net, eBay, etc.… Je bossais avant
avec des limes en set de 10 comme on trouve à Casto, mais le grain est pas
terrible, c’est très dur de faire un truc propre, surtout avec le plastique.
-Papier émeri : j’utilise que 2 grains, le 800 et le
1500. Parfois du 400, quand faut que ca dégomme.
Pour certaines étapes, comme la découpe au bocfil, je
m’aménage une cheville. C’est une sorte de calle en bois qui dépasse du bord de
la table. Ca permet un bon mouvement haut-bas lors du sciage. Avec l’habitude,
ca devient un vrai confort pour le reste aussi (limer, percer, poncer)
Le bocfil, avec ses scies démontables (car ca casse très
facilement) permet de découper dans une forme fermée, et ca, c’est
trèèèèèèèèèès pratique. Ca permet aussi de découper en zigzag, comme pour
contourner un détail lorsque l’on fait des conversions. Et avec ca, le fait que
la pièce soit en étain-plomb n’est plus un problème.
Sur la photo 41, j’ai scié le jet de coulée. J’utilise
ensuite, photo 42, une grosse lime plate. Ainsi je suis sur que ce sera plat,
car je touche partout en un coup. Avec une lime aiguille, je risque de faire
des vaguelettes.
Il arrive aussi que certaines rebarbes soient dans des
endroits visibles mais difficile d’accès. Ici, la forme concave ne permet pas trop
l’usage d’une lime. L’émeri seul peut suffire.
Attention, ca dépote ! Sur des surfaces concaves c’est idéal. Sur du plat et du convexe, il faut avoir la
main légère.
Un exemple appliqué à la pièce de faux latérale du véhicule.
On notera que le bout d’une des deux faux est cassée. C’est
arrivé tel quel. Il est parfois difficile de faire un rajout en pointe, car
même bien fait, le petit bout peut toujours se décrocher. Donc, je reperce le
bout, et colle une tige à l’intérieur qui servira de support.
Je place donc une boule de pate, ici Magic Sculpt, le
milliput peux aussi faire l’affaire, et lorsque elle est sèche, je la lime
doucement pour refaire la pointe. Si je sens qu’elle se décroche, je lui mets
un coup de cyano, et je relime quand c’est sec.
Une fois que tous mes éléments sont bien rattrappés, bien
propres, je les passe à l’alcool. C'est-à-dire qu’avec une brosse à dents je
vais nettoyer la surface pour enlever toute la poudre de résine limée qui s’est
glissée dans les détails et rainures.
Je sais donc comment positionner tel ou tel élément, je vois
aussi les trous qu’il faudra combler. Je vois aussi que les grilles vont m’empêcher
de peindre le bloc moteur si je fixe dès maintenant tous les éléments pré
montés.
Ensuite, je colle mes gros éléments. Les surfaces de contact
sont grandes, donc pas besoin de tiges, etc...
Je peux ensuite assembler pas mal d’éléments : les moteurs/fusées,
le support de mat.
Je ne le colle que d’un coté car il est twisté. Une fois
bien sec, je colle l’autre coté, et comme par magie, ca se met en place. Par
contre il aura fallu ajuster les éléments, car le support est un poil plus
large que son emplacement sur la coque.
Je fais mes raccords pour boucher les trous avec du Magic
Sculpt. Faut pas hésiter à faire des raccords bien généreux, afin de ne pas
avoir à en rajouter si après limage on s’aperçoit que ca suffisait pas.
Le poste de pilotage sera assembler après, car je ne serrai
pas à l’aise pour limer les raccords si tout est monté d’un coup. Il va nécessiter
un bon colmatage lui aussi
Il faut penser pendant le montage aux passages des outils
futurs pour ne pas se retrouver dans l’impossibilité d’accéder à un endroit parce
qu’on a placé trop d’éléments d’un coup.
A partir de maintenant, je choisi ce qui ne sera pas
assemblé avant sous couche : les Scythevanes, les désintégrateurs, le poste
de pilotage et son mat, la voile. Seuls la nacelle+gouvernail et les piques
seront ajoutés avant sous couche.
Avant qu’il n’y ait trop d’éléments assemblés, il est temps
de penser au soclage. Il va falloir faire voler ce véhicule à la fois antigrav
et plutôt lourd. J’ai abandonné le socle volant transparent traditionnel
fourni, pour une base XXL, celle du Trygon/Némésis/ volant. Comme il vole assez
près du sol, la tige sera plutôt fine et courte. Mais vu le poids de l’engin,
elle sera en métal.
Dans un premier temps, où fixer la tige sur l’engin ?
Certainement pas où les concepteurs on placer le pré-trou. Je veux au moins 1cm
de profondeur, et à cet endroit je vais transpercer. Donc, je me décale vers
l’arrière, où la coque est bien plus épaisse. Je marque ma tige en noir, pour vérifier
ma profondeur de perçage. Je perce d’abord fin, droit, ensuite, j’allaise le
trou avec des forets et fraises boules plus large. Je plante mon véhicule et je
vérifie.
Ne pas oublier de mettre les Scythevanes en place pour vérifier
la hauteur par rapport au sol.
Je compare ensuite ma hauteur réelle, et celle que je veux.
Par déduction, je dois retirer 4cm de tige. Je coupe et je revérifie :
cette fois c’est ok.
Pour vérifier une dernière fois, je place d’autres véhicules
de l’ost : ravageur, venom et reaver. Ca me parait maintenant un poil trop
haut même si les Scythevanes ne sont qu’à 3 cm du sol !!!
Je recouperai la tige au dernier moment, après peinture,
avec voile et tout le reste.
Ce tigeage/soclage va en plus rendre un grand service :
ca va faire un support pour peindre très pratique car je déteste tenir et
toucher une figurine avec mes doigts pendant la peinture. Pratique aussi pour
l’aéro, pour le séchage.
Attention, ce modèle est très fragile de par son esthétique
très acéré, et ses pointes très fines. Il ne supporte pas d’être posé sur le
plan de travail, c’est pourquoi j’utilisais un godet à eau pour le poser avant
d’avoir le socle. Cf. photo51
Les Scythevanes peuvent très bien être ajoutées après
peinture. Idem pour la voile, les commandes, et évidemment les membres
d’équipage.
Reste maintenant à fixer et colmater la nacelle.
Ensuite, j’émerise la pâte pour faire le joint avec la
résine.
Enfin, je vérifie qu’on ne voit pas trop de ligne de collage
entre les éléments. Pour cela, je sous couche la zone de la jonction.
Lorsque effectivement une ligne demeure, je fais un glaçage
à la cyano, en débordant bien de par et d’autre de la ligne. J’émerise à
nouveau, et je reteste à la peinture. Les ultimes ratés pourront être
transformés en éraflures, et le tour sera joué.
Je peux maintenant fixer les piques. Si je les avais fixé
avant, je n’aurais pas pu corriger correctement les problèmes de jonction, et
j’aurais surement cassé quelques piques pendant l’opération.
Reste ensuite à préparer la voile. C’est le même travail et
les mêmes étapes que les Scythevanes.
A ce niveau là, je considère la préparation terminée.
Les canons, les Scythevanes, la voile, le mat et le matériel
du poste de pilotage seront peints à part, puis collés.
Il en est de même pour les éléments issus de la grappe
plastique (pilotes, éléments de décors), absents sur les images.
A présent, on range les limes, et on sort les
pinceaux !!!
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